Tastes

Le nez est subtilement salin et tourbé, les barriques sont étonnamment délicates. Des saveurs de fleurs, d’agrumes et de gingembre mariné s’installent, mais je ne goûte pas la barrique de xérès du tout. C’est loin de la richesse de leur 18 ans par exemple. Il y a uniquement la barrique de whisky peated qui contribue à donner une petite complexité, mais qui somme toute demeure bien moins tourbée que n’importe quel Islay réellement tourbé. La finale de longueur moyenne me laisse un peu sur mon appétit aussi, ne rajoutant pas grand chose (un peu de raisins blancs séchés mais à peine). C’est bon, don’t get me wrong, mais beaucoup trop cher pour ce que c’est. J’ai l’impression que la batch présente n’est que l’ombre de ce que whisky était dans les premières années…

Dans le niveau d’élégance d’un Ardbeg 10, moins violent qu’un Port Charlotte 10 donc, même si ces deux derniers sont à 50%. Une braise bien assumée au nez mais encore plus en bouche, un bourbon vanillé délicat, presqu’aussi sec qu’un Ardbeg, avec une belle longueur chaleureuse. Une barrique délicatement brûlée et moins enveloppante que celle du Port Charlotte 10 ans et donc peut-être plus élégante de cette façon. Pas nécessairement complexe comme whisky tourbé, mais énormément satisfaisant dans le style et presque aussi satisfaisant qu’un Ardbeg 19 ans (moins de citron et de sel cependant).

D’emblée très vineux et expressif au nez, puis une marmelade d’orange s’installe dans une texture riche et céréalière très agréable. Franchement, c’est aussi bon qu’un Edradour en barrique de Xérès (comme le Caledonia), mais en version plus florale et délicatement fruitée. Les profondeurs oxydatives rappellent le vieux monde, les entrepôts dunnage sur terre humide et les pubs historiques. De toute beauté!

Des nuances de fleur blanche, d’orge et de miel, dans une texture et une intensité élégantes. Le prolongement est un peu vanillé, avec encore une fois du miel et de l’orge bien dodu, puis un bois vert légèrement amer. Toujours excellent, Edradour!

Un profond nez de caramel et de noisettes rencontre un alcohol puissant en bouche, puis de la fumée pointe le bout du nez. Un accent de lime et de gingembre rafraîchi le tout, avec un bois sec qui ferme la marche. Bref, le nez est divinement malté avec un peu d’eau, mais les saveurs demeurent un peu rough tout de même pour un Springbank.

Un sublime parfum de raisins secs, de bleuets et de cerises mène à du chêne épicé (pensez muscade et clou) qui arrive tranquillement en finale. Les saveurs de raisins secs remplissent toute la rondeur de chaque gorgée presque comme un Bas Armagnac. De toute beauté!

D’entrée de jeu très cendré, avec une barrique de bourbon bien enrobante de sa vanille miellée pour équilibrer le tout. Le 50% est somme toute doux, sans doute la belle rondeur aide beaucoup. Ce corps est plus riche que le Ardbeg 10 par exemple, mais le profil est quand même moins complexe (moins de citron/gingembre pour accompagner le cendré). En finale, il y a de la tourbe en masse mais peu de phénols à la Laphroaig, ce qui n’est pas un problème du tout. Somme toute, c’est clairement dans la famille des Ardbeg côté recette, mais avec des barriques de bourbon plus importantes dans le profil de saveurs. Vraiment savoureux!

Une barrique légèrement brûlée au nez, avec une touche de fumaison et de chocolat, dans la même famille d’arômes que le 18 ans finalement, mais en plus jeune et moins développé. Le profil de saveurs est quand même plus expressif, encore du chocolat noir et de la fumée, mais avec de l’orange et quelques herbes. Un profil complexe et rempli de nuances, mais peut-être un peu moins mémorable que ce à quoi je m’attendais. Bref, définitivement dans la même lignée que leur excellent 18 ans, mais un tantinet moins de profondeur en bout de ligne.

Une touche de cèdre laisse rapidement sa place à un corps rond et miellé, avec une touche vineuse, de raisin rouge, qui fait surface mi-gorgée. La texture est généreuse encore une fois, mais rappelle le bourbon aussi en entrée de jeu, alors je doute que ce soit 100% porto comme vieillissement. Ceci dit, c’est un autre très beau whisky d’Edradour, avec même quelques notes de fleurs aux accents de safran.

Nez floral avec quelques airelles, bien parfumé, même si l’arôme est un peu moins dense et riche que le 12 ans Caledonia (par exemple). Le corps est bien rond, miellé, avec un chêne épicé (cardamome, muscade) enveloppé par la texture voluptueuse qui propose en plus des dattes de type deglet nour, menant vers finale un peu courte. Un autre whisky généreux d’Edradour!